De Moderne Woning
L’immeuble d’appartements, aujourd’hui appelé Huize Boschzicht
1, a été inscrit sur la liste des monuments nationaux néerlandais le 15 avril 1993. Le registre d’inscription répertoriant ces édifices mentionne que cet immeuble avec jardin (enregistré sous le numéro 452729) a une valeur culturelle, historique et typologique car il constitue, pour les Pays-Bas, une forme d’habitation rare du luxueux hôtel résidentiel qui a connu un certain essor entre les deux Guerres mondiales, en particulier à La Haye. C’est également le plus ancien immeuble d’appartements des Pays-Bas
2.
Outre le fait que cette construction soit un exemple remarquable du courant artistique et architectural de la Nieuwe Haagse School
[Nouvelle École de La Haye
] – inscrite dans une approche rationaliste de l’architecture –, l’immeuble d’appartements Huize Boschzicht
marque également une rupture singulière avec la manière néerlandaise d’habiter, dans la mesure où le modèle de la maison particulière qui était, aux Pays-Bas, de toute tradition
3 avait été, jusqu’à l’issue du premier conflit mondial, la seule réponse apportée aux habitants (avec ou sans le concours des architectes). Un appartement n’a rien de néerlandais
écrivait en 1921, la rédaction du journal Het Vaderland
4.
Pour autant, les conséquences de l’immédiat après-guerre et, en particulier, la pénurie de logements que connurent, à cette époque, les Pays-Bas, incitèrent certains concepteurs d’alors à rompre avec la forme traditionnelle d’un habitat basé sur le modèle d’une construction individuelle pour proposer des formes de vies collectives, pour lesquelles ils empruntèrent à des expériences étrangères, essentiellement américaines, françaises ou anglaises. Ce sont donc dans des conditions économiques singulières (ayant pour corollaire la rareté des matériaux de construction) que cet immeuble d’appartements – inaugurant des recherches vers un nouveau type d’habitat dans cette partie de l’Europe – vit le jour.
En amont de l’édification du bâtiment, une société commerciale fut créée, non seulement pour construire, mais ensuite pour exploiter cet immeuble d’un type nouveau. Le journal Haagsche Courant
fait état de la création de la société N.V. Bouw- en Exploitatie-Maatschappij ‘De Moderne Woning‘
en date du 7 novembre 1919 et mentionne que l’acte de constitution de la première société de construction d’appartements à La Haye […] a été adopté
5, devant notaire ; il est précisé que le capital de l’entité juridique ainsi créée s’élevait à 500 000 florins 6. Dans ce même quotidien il est encore indiqué que la société susnommée a, par ailleurs, acquis un grand terrain le long de la route Benoordenhoutschen et des voies Neuhuyskade et Mauvestraat, à La Haye. Dans son édition du même jour, le journal Het Vaderland
publie, quant à lui, un encart sur la création de la N.V. Bouw- en Exploitatie-Maatschappij ‘De Moderne Woning’
[Société de construction et d’exploitation ‘La Maison Moderne’
], dans lequel est précisée la composition du conseil d’administration de cette société, parmi les membres duquel figurent notamment quatre personnalités : J.J.L. Bourdrez, A.W. Swaneveld, W. Verschoor et C. Rutten.
– Joseph Jean Leonard Bourdrez (1862-1924) était ingénieur en structure (bouwkundig ingenieur
), spécialisé dans les travaux de béton armé. Peu après son décès, en 1925, la revue De Ingenieur
7 lui rendit hommage en revenant sur ses différentes formations et son parcours professionnel : se destinant initialement à l’enseignement, il étudia les langues étrangères (plus particulièrement l’anglais) mais ne trouvant finalement pas satisfaction dans cette voie, il reprit des études techniques pour devenir ingénieur en 1895. Il travailla alors chez divers architectes, dont Hendrik Petrus Berlage (1856-1934), avant de collaborer avec différents bureaux d’ingénieurs jusqu’au début des années 1900. S’intéressant aux potentialités de l’emploi du béton armé, il participa à cette époque, à la création de l’entreprise de construction dénommée N.V. Hollandsche Gewestelijke Beton Maatschappij
[Société anonyme Entreprise régionale néerlandaise de béton
] avant de co-diriger, jusqu’en 1922, la N.V. Betonmaatschappij voorheen P. Bourdrez
[Société anonyme Entreprise de béton anciennement P. Bourdrez
] 8, à La Haye. D’importants travaux seront menés par cette société, parmi lesquels peuvent être notamment cités : la construction d’un abattoir à Arnhem, d’un silo à Bergen-op-Zoom ainsi que l’édification de quelques usines à Hoogkerk ou Ede. Concepteur également de quelques villas privées à La Haye, Laren ou Utrecht, J.J.L. Bourdrez participa à introduire aux Pays-Bas quelques procédés techniques étrangers, comme le système de plancher creux en béton armé
, conçu et breveté en juin 1911 en Belgique par l’entrepreneur liégeois Simon Moÿse 9. Par ailleurs très investi dans la vie de la cité où il résidait, J.J.L. Bourdrez fut membre du conseil municipal de la ville de La Haye, puis nommé, en 1908, à la Commission du Conseil pour les travaux et les biens de la municipalité (Raadscommissie voor de Plaatselijke Werken en Eigendommen Gemeente Den Haag
) ; fonction dont il démissionna en mai 1919 10.
– Adriaan Wouter Swaneveld (1886-1957), était également ingénieur et entrepreneur. Résidant à La Haye, comme J.J.L. Bourdrez, il fonda en janvier 1919, la société de construction Swaneveld en Bos
, avec Abraham Bos (1879 ?- 1951 ?) – qui résidait, quant à lui, à Rijswijk – en vue de prendre et d’exécuter tous travaux de construction
11. Au sortir de la guerre, l’entreprise Swaneveld en Bos
, dont le siège était situé à La Haye, sera active dans cette ville où elle participera à résorber la pénurie de logements. En 1921, elle réalisera, par exemple, les travaux pour la construction de l’ensemble d’habitations Papaverhof
conçu par l’architecte Jan Wils (1891-1972).
– Willem Verschoor (1880-1968), qui fait également partie du conseil d’administration de la N.V. Bouw- en Exploitatie-Maatschappij ‘De Moderne Woning’
, était architecte. Bien qu’il semble avoir suivi différents cours privés et cours du soir pour l’apprentissage du dessin d’architecture 12, sa formation est essentiellement pratique ; il a travaillé quelques années dans différents bureaux d’architecture aux Pays-Bas, mais également en Allemagne comme, par exemple, dans les villes de Dortmund et Düsseldorf. Personnage peu connu – du moins, en France – ses travaux architecturaux peuvent être documentés par les archives conservées aujourd’hui au Het Nieuwe Instituut
13. Avant de s’installer à La Haye, en 1913, comme architecte indépendant, W. Verschoor était entré, en 1907, au Service des Travaux municipaux (dienst van gemeentewerken
) de cette même ville 14; il n’est pas improbable que ce fût au cours de cette expérience qu’il rencontra J.J.L. Bourdrez, avec lequel il s’associera, en 1919, pour la construction de l’immeuble d’appartements Huize Boschzicht
.
W. Verschoor résidait à Rijswijk, commune de la banlieue sud de La Haye, où résidait également A. Bos (associé à A.W. Swaneveld dans l’entreprise Swaneveld en Bos
), et où il réalisera, dans les années 1950 et 1960, différents projets de rénovation ou d’extension de bâtiments existants, principalement à vocation tertiaire 15. Ces projets, réalisés vers la fin de sa carrière, élargissent l’horizon de la pratique de cet architecte et s’inscrivent en complément des recherches typologiques, menées au cours de la période de l’immédiat après-guerre et liées à l’introduction aux Pays-Bas de ces immeubles résidentiels, qu’il expérimenta d’ailleurs à plusieurs reprises et parmi lesquels peuvent notamment être cités des projets qui firent suite à la conception et la réalisation de l’immeuble Huize Boschzicht
, comme, par exemple : les immeubles d’habitations Arendsburg
(sis 108, rue Wassenaarseweg à La Haye, réalisé vers 1925) et Van Stolkweg
(sis 14, rue Van Stolkweg à La Haye, réalisé en 1927-1928).
Par ailleurs, W. Verschoor, qui ne s’est pas laissé enfermer dans la spécialisation ou le systématisme d’un programme récurent – même s’il participa éminemment à faire évoluer ce programme –, a également réalisé, en 1935, dans le quartier de La Haye où se trouve l’immeuble d’appartements Huize Boschzicht
, l’église protestante Duinzicht
(sise 89-91, rue Van Hogenhoucklaan). Dans cette même approche ouverte des programmes, peuvent encore être relevées deux autres réalisations majeures de cet architecte, que sont : l’hôtel de ville avec école (Raadhuis met school
) de Voorschoten, construit en 1925, et l’ancien lycée chrétien de la ville d’Alphen aan den Rijn, bâti au numéro 19 de la rue Burgemeester Visserpark, qui constituent l’un et l’autre des projets où son appartenance à la Nieuwe Haagse School
– École influencée par les expériences de l’architecte américain Frank Lloyd Wright (1867-1959) – peut encore se lire explicitement.
Si ces projets semblent n’être dus qu’à l’architecte W. Verschoor, les archives conservées au Het Nieuwe Instituut
mentionnent parfois des associations, comme ce sera le cas sur quelques projets menés pour la ville de La Haye entre 1910 et 1920, où le nom de W. Verschoor est associé à celui d’autres concepteurs, notamment avec C. Rutten.
– C. Rutten est le quatrième membre du conseil d’administration de la N.V. Bouw- en Exploitatie-Maatschappij ‘De Moderne Woning’
, mentionné par le journal Het Vaderland
, dans son édition du 8 novembre 1919. La vie de ce concepteur est mal connue, y compris aux Pays-Bas où elle est assez peu documentée. Aussi, est-il délicat de donner ses dates de naissance et de décès, car même le prénom de C. Rutten est incertain : si le C
semble pouvoir être celui de Cornelis
, aucun document jusqu’ici consulté ne permet réellement de l’attester.
Cependant quelques rapprochements et recoupements peuvent être faits qui permettraient d’éclairer, tant soit peu, la biographie de ce concepteur. En 1923, la revue Klei
présentait les plans et perspectives de l’ingénieur C. Rutten et l’architecte W. Verschoor
16 pour la conception d’un théâtre moderne (Ontwerp van een modern theater
) ; dans cette même livraison, un dessin du jeune artiste Gérard Rutten
17 était également présenté. Il s’agissait du travail du graphiste, peintre, et cinéaste (à partir des années 1930) : Gérardus Maria (dit Gérard) Rutten (1902-1982). On retrouve également l’intervention de cet artiste sur l’immeuble d’appartements Huize Boschzicht
, pour lequel il réalisa des vitraux aux tons fauves
, comme les décrivait Henry Asselin : œuvre de Gérard Rutten : ils sont conçus dans une formule cubique assez hardie ; leurs personnages aux draperies anguleuses et aux gestes mathématiques, symbolisent, non sans puissance, le passé, le présent et l’avenir
18. Au moment du décès de cet artiste, le journal Het Parool
, écrivait : fils d’un architecte, Gérard Rutten est né à La Haye le 19 juillet 1902
19, ce qui peut apporter un éclairage sur ces collaborations, sans toutefois apporter plus d’informations biographiques précises concernant C. Rutten, lui-même 20.
En outre, la profession de C. Rutten n’est pas – non plus – clairement établie : tandis que les articles de presse de l’époque précisent toujours que W. Verschoor est architecte, C. Rutten apparaît, quant à lui, tantôt architecte, tantôt ingénieur 21.
Pour autant, pour la conception de l’immeuble d’appartements Huize Boschzicht
l’association de W. Verschoor et C. Rutten peut être avérée, comme en témoignent les archives de W. Verschoor conservées au Het Nieuwe Instituut
, où – bien que la signature de C. Rutten ne soit pas apposée – leurs deux noms apparaissent sur les dessins de ce projet.

Il n’en demeure pas moins que c’est à C. Rutten – tel que toujours nommé dans les publications de l’époque que nous avons consultées – que reviendra la tâche d’expliquer, dans la presse locale, ce projet particulier ; ses propos renseignent, par exemple, sur la temporalité de la construction et l’avancement du chantier. En 1919, dans un article paru dans le journal Het Vaderland
, il indique que les plans ainsi que les préparatifs de mise en œuvre sont travaillés avec vigueur et, cette année, nous serons en mesure de poser les bases du premier hôtel résidentiel de La Haye (
22. La construction de cet immeuble démarre au début de l’année 1920 : Haagsche Woonhotel
) qui sera équipé des meilleures exigences de l’époqueun des commissaires de la N.V. ‘De Moderne Woning’ nous écrit que la construction du grand immeuble d’appartements de la rue Benoordenhoutschen a commencé…
23. En janvier 1921, seuls le sous-sol et le rez-de-chaussée sont édifiés ; malgré l’activité du chantier, au cours de cet hiver 1921, quelques journalistes parcourent l’immeuble alors en construction et partagent, suite à cette visite, leur sentiment avec les lecteurs : avec beaucoup d’intérêt, nous sommes descendus dans les profondeurs puis nous sommes montés dans les étages. La première impression est celle d’une construction très solide
24. Au cours de l’année 1920, au moment des premiers terrassements sur la parcelle, la presse locale s’était déjà fait l’écho – timide – de la construction de cet immeuble à la typologie novatrice pour ce pays. Le 7 février 1920 la rédaction du journal Het Vaderland
publiait une perspective du projet (signée de la main de l’architecte W. Verschoor) en accompagnement d’un bref article. La même année, le 28 février, toujours dans le quotidien Het Vaderland
, était publié un encart, non moins sommaire, sur le projet en cours d’édification. Il faudra attendre le 28 août 1920 pour que les plans de deux appartements soient publiés dans ce journal. La rédaction du quotidien justifiera ne pas avoir publié ces plans auparavant, par le fait que les concepteurs craignaient le plagiat. Maintenant que l’immeuble sort de terre […] nous avons reçu quelques plans d’étage, qui donnent une bonne idée de ces appartements extrêmement pratiques et faciles à vivre
25. Trente-deux appartements étaient alors prévus à la location, pour un loyer annuel compris entre 3 500 et 4 000 florins 26.
Si, en lui-même, l’immeuble d’appartements constituait alors une certaine innovation au regard des modes de vie aux Pays-Bas, la particularité de cet immeuble doit encore être recherchée dans les installations mutualisées et l’ensemble des équipements proposés pour ce loyer : cuisine centrale au sous-sol (reliée aux appartements par des monte-plats), restaurant, salle à manger commune au rez-de-chaussée, bibliothèque, salle de billard, chambres d’hôtes, portier et gardien de nuit ; une annonce parue dans la presse, en date du 18 octobre 1919, précisait encore : chauffage, eau froide et chaude, téléphone et autres commodités inclus
27.
Dans l’immeuble
Huize Boschzicht
, que la fiche de l’inventaire des monuments nationaux néerlandais nomme : hôtel résidentiel
, ce sont précisément ces équipements – en relation étroite avec la vie au sein du bâtiment – qui vont caractériser l’évolution des modes de vie, non seulement à l’échelle urbaine – avec l’apparition d’immeubles dans les quartiers résidentiels –, mais aussi à l’échelle de l’habitation elle-même, car, rappelons-le, un appartement n’a rien de néerlandais
28.
Par ailleurs, le site choisi pour l’édification d’un tel programme – au contact direct de l’une des plus ancienne forêt des Pays-Bas : la Haagse Bos
– n’est pas anodin, car cette présence qui qualifie le quartier, permet aussi de donner un cadre à un projet aussi novateur et singulier tout en proposant un maximum d’ouverture sur cet horizon paysager et – d’une certaine manière – encore relié à un élément appartenant à l’histoire du pays et relevant d’un temps long à même d’accueillir cette maison moderne
. Au rez-de-chaussée, la salle à manger commune bénéficiait d’ailleurs de la vue sur cet élément verdoyant 29.
Même si les équipements communs proposés pour cet immeuble (en particulier la cuisine centrale et la salle à manger), s’écartent de l’organisation individuelle de la maison au bénéfice de l’émergence d’un mode de vie collectif, et laissent supposer l’abandon, au sein de l’appartement, de toute présence de domestiques, voire des pièces vouée à la commensalité, la lecture des plans publiés dans la presse locale montre qu’il n’en est rien, au contraire : chaque appartement possède toujours une cuisine (keuken
) et une salle à manger (eetkamer
), ainsi qu’un espace réservé à la domesticité, situé non loin de l’entrée (dienstbode kamer
/ chambre pour domestique
). Si cet espace, au sein de l’appartement et dans cet immeuble, peut surprendre (l’intention étant ici de mutualiser les services, ce qui pouvait aussi avoir pour corollaire la diminution du coût du personnel domestique), il convient à nouveau de se rappeler que ce bâtiment est le premier de ce type qui sera construit aux Pays-Bas et que jamais aucun habitant aisé de la ville de La Haye ne pouvait avoir alors encore envisagé renoncer à ce genre de service individualisé, pouvant aussi être considéré comme un marqueur de classe.
Aussi, dans ce cadre et avec certaines précautions prises, et malgré la rupture typologique que formulait le programme du bâtiment, certains habitants de La Haye n’hésitèrent nullement à s’engager dans la location d’un appartement dans cet édifice, si bien qu’en février 1920, alors même que les travaux de terrassement avaient tout juste commencé, sur trente-deux appartements, seuls six restaient à louer 30. La proposition formulée par les fondateurs et administrateurs de la N.V. Bouw- en Exploitatie-Maatschappij ‘De Moderne Woning’
fut donc un succès qui engagea, à sa suite, d’autres constructions de ce type – conçues par d’autres architectes, mais sur des programmes semblables – qui virent le jour à La Haye durant les années de l’entre-deux guerre.
Si ces prémices peuvent être trouvées à La Haye, avec l’immeuble Huize Boschzicht
, cette typologie essaima au‑delà, jusque dans la ville portuaire de Rotterdam, notamment avec la construction de l’hôtel résidentiel Westzeedijk
31, conçu et réalisé par l’architecte Frans Lourijsen (1889-1934), entre 1928 et 1930.
Le type alors nouveau de l’hôtel résidentiel, qui rencontra le succès auprès des habitants de La Haye et qui circula ensuite sur le territoire des Pays-Bas, n’en est cependant pas exclusivement issu et ne saurait ainsi être tout à fait considéré comme une création des concepteurs de ce pays, mais plutôt comme une transposition de la part de W. Verschoor et C. Rutten, qui – de par leurs formations, leurs voyages, leur culture ou leur curiosité – surent alors mobiliser des références européennes ou américaines, pour innover tout en se nourrissant de l’histoire de l’habitation urbaine.
- Initialement sans nom, cette construction élevée sur la rue Benoordenhoutschen a été dénommée ainsi à partir de 1937. retour
- La fiche concernant cet immeuble est consultable, en ligne, à l’adresse suivante : https://monumentenregister.cultureelerfgoed.nl/monumenten/452729 retour
- Henry Asselin, Une maison moderne en Hollande, Art et décoration, février 1923.
Henry Asselin (1884-1978), était homme de lettres, journaliste et critique d’art, on lui doit notamment deux publications sur la Hollande : L’Âme et la vie d’un peuple. La Hollande dans le monde, Paris : Perrin et Cie, 1921 (ouvrage orné de 50 gravures) ; Psychologie du peuple hollandais, La Haye : A.A.M. Stols, 1947 (source : data.bnf.fr / BnF). retour - Citation extraite de l’article intitulé
De flatbouw aan den Benoordenhoutschen weg
[L’immeuble d’appartements de la rue Benoordenhoutschen],Het Vaderland
, édition du 29 janvier 1921.
Het Vaderland
[La Patrie] était un journal du soir néerlandais, publié à La Haye, de 1869 à 1982, dans lequel – outre les informations quotidiennes – l’art et la culture prenaient une place particulière. retour - Journal
Haagsche Courant
, daté du 8 novembre 1919. L’acronyme N.V. correspond àNaamloze vennootschap
que l’on pourrait traduire, en français, parSociété anonyme
. retour - Selon le Bulletin de la Statistique générale de la France (Tome IX – Fascicule II, janvier 1920), au marché des changes en novembre 1919, le cours à Paris pour 100 florins est en moyenne de 353. À cette époque 500 000 florins valent donc 1 765 000 francs. Selon l’INSEE, compte-tenu de l’inflation et du passage des anciens francs à l’euro, le montant de 1 765 000 francs (valeur 1919) correspondrait, environ, à la somme de 2 337 119 euros (valeur 2019). retour
- Revue
De Ingenieur
, n°4, janvier 1925. retour - P. Bourdrez correspond à Pieter Bourdrez (1868-1945), qui se trouve être le frère de Joseph Jean Leonard Bourdrez. retour
- Nous ne savons que peu de choses sur l’entrepreneur belge Simon Moÿse. Les brevets qu’il déposa, dans le courant des années 1910, indiquent qu’il résidait à Liège, au numéro 12 de la rue Albert de Cuyck. Aux environs de la déclaration de la Première Guerre mondiale, il semble s’être exilé aux Pays-Bas : l’inventaire des archives de
l’Association de crédit pour les Belges (Société anonyme néerlandaise à La Haye) – 1915-1937
, mentionne la conservation d’un dossier le concernant. retour - Source : Archives municipales de la ville de La Haye. retour
- Le quotidien
Het Vaderland
, en date du 18 janvier 1919, publia dans ses pages un encart annonçant la création de cette société. retour - Source :
Persoonlijkheden in het Koninkrijk der Nerderlanden in woord en Beeld
[Personnalités du Royaume des Pays-Bas en mots et en images
], sous la direction de N. Japikse et H.P. van den Aardweg, Amsterdam : Van Holkema & Warendorf, 1938. retour - Le
Het Nieuwe Instituut
[Le nouvel institut], basé à Rotterdam, a pour mission d’apprécier et de valoriser l’importance culturelle et sociale de l’architecture et du design par l’organisation d’expositions, la conservation d’archives, etc. Créé en 2013, leHet Nieuwe Instituut
est la fusion entre leNetherlands Architecture Institute
(NAi), leVirtueel Platform, kennisinstituut voor e-cultuur
et lePremsela, Instituut voor Design en Mode
. retour - Source :
Persoonlijkheden in het Koninkrijk der Nerderlanden in woord en Beeld
(1938) retour - Nous renvoyons ici à l’inventaire réalisé en 2000 par le
Het Nieuwe Instituut
des archives conservées de l’architecte Willem Verschoor. retour - Magazine
Klei : tijdschrift gewijd aan de belangen van de Klei-industrie
[Argile : magazine dédié aux intérêts de l’industrie de l’argile], n°5, 1er mars 1923. retour - Ibid. retour
- Henry Asselin, Une maison moderne en Hollande, Art et décoration, février 1923. retour
- Journal
Het Parool
, daté du 29 juin 1982 ; l’article s’intitule :Rutten : leven van mislukte kansen
[Rutten : une vie d’opportunités manquées
].
retour - Pour avoir consulté les documents d’état civil de la famille du cinéaste, l’acte de naissance de Gérard Rutten indique que son père,
Kornelis Rutten
, était effectivement architecte (l’acte conservé mentionne le termebouwkundige
). Le prénom du père de Gérard Rutten s’écrit ici avec la lettreK
, alors que la signature apposée en bas du document semble dessiner la lettreC
. L’acte de mariage de Gérard Rutten avec Emmy Wilhelmina Lucie Broekman (1905-2000), daté du 31 mai 1932, mentionne que le père du marié, ici renseigné comme étant ingénieur civil, se prénommeCornelis Rutten
.
Cornelis (Kornelis ?) Rutten eut également une fille prénommée Johanna Francisca Maria (1906- ?) ; sur son acte de mariage il est indiqué que son père, iciKornelis Rutten
, est architecte [le document contient clairement le termearchitect
] ; l’acte de naissance de Johanna Francisca Maria consigne, également, l’identité du père sous la forme deKornelis Rutten
, mais sa profession est icibouwkundige
; la signature de cet acte – semblable à celle de l’acte de naissance de Gérard Rutten – dessine clairement la lettreC
.
Les archives de l’état civil (acte de naissance et acte de décès) mentionnent que le père de ces deux enfants,Kornelis Rutten
(orthographié avec un « K »), est né à Wijchen en 1873 et décédé à La Haye en 1955, mais l’acte de décès indique queKornelis Rutten
estsans profession
(zonder beroep
). Les divergences orthographiques du prénom de Rutten et les imprécisions relatives à sa profession, ne permettent pas d’affirmer de façon certaine qu’il s’agit bien du même personnage, comme elles expliquent peut-être – sans toutefois l’excuser –, l’omission, faite par l’histoire, de ce concepteur qui travailla, en association avec l’architecte Willem Verschoor, à l’édification du premier immeuble d’appartements des Pays‑Bas, par lequel une manière nouvelle d’habiter allait voir le jour dans ce pays. retour - À titre d’exemple, nous pourrions citer deux journaux :
les plans de la construction ont été conçus par M. C. Rutten, ingénieur (
(journalingenieur
) et M. W. Verschoor, architecte (architect
)Haagsche Courant
, daté du 8 novembre 1919) ; à propos de l’administration de la N.V.Bouw- en Exploitatie-Maatschappij
:De Moderne Woning
la direction reste entre les mains des architectes (
(journalarchitecten
) Rutten et VerschoorHet Vaderland
daté du 6 novembre 1921). retour - Journal
Het Vaderland
daté du 18 octobre 1919. retour - Journal
Het Vaderland
daté du 28 février 1920. Le nom du commissaire cité n’est toutefois pas précisé dans l’article. retour - Journal
Het Vaderland
daté du 29 janvier 1921. retour - Journal
Het Vaderland
daté du 28 août 1920. retour - Pour établir une comparaison, le cours de novembre 1919 pourrait être repris ici ; pour rappel et selon le Bulletin de la Statistique générale de la France (Tome IX – Fascicule II, janvier 1920), au marché des changes en novembre 1919, le cours à Paris pour 100 florins est en moyenne de 353. À cette époque 3 500 florins valent donc 12 355 francs et 4 000 florins valent donc 14 120 francs. Selon l’INSEE, compte-tenu de l’inflation et du passage des anciens francs à l’euro, le montant de 12 355 francs (valeur 1919) correspondrait, environ, à la somme de 16 359,83 euros (valeur 2019) et le montant de 14 120 francs correspondrait, environ, à la somme de 18 696,95 euros (valeur 2019). retour
- Journal
Het Vaderland
daté du 18 octobre 1919. retour - Journal
Het Vaderland
daté du 29 janvier 1921. retour - Cette phrase est mise au passé car, autour de 1960, l’activité de la cuisine centrale cessa et la salle à manger, ainsi que la salle de billard, furent transformées en petits appartements. retour
- Journal
Het Vaderland
daté du 7 février 1920. retour - Nous renvoyons à l’article consacré à l’hôtel résidentiel de la rue Westzeedijk, où l’on remarquera la disparition des espaces réservés à la domesticité au sein des appartements. retour